La famille KADOUDAL

Bon nombre de personnes célèbres ayant porté le nom de Kadoudal ont oeuvré pour la Bretagne. Au XIVème déjà,  durant la guerre de succession, le chevalier de Kadoudal défendait Rennes assiégée et la cause du pays aux côtés de Jeanne de Penthièvre dite "Jeanne la Flamme", compagne du prétendant au Duché, Charles de Blois.  Puis, plus tard, à la fin du XVIIIème siècle, avec tout le recul historique qui sied aux grands hommes et à leur action, le nom de Kadoudal reste attaché, bien au-delà de la Révolution et de la chouannerie, à l'histoire de la Bretagne et de la France. Le plus connu, Georges, en 1789, au nom des étudiants vannetais, soutient Moreau, prévôt des étudiants de Rennes et futur général des armées révolutionnaires, dans la révolte contre le régime en place.  
Opposé à la Terreur révolutionnaire et à ses massacres aveugles, à la conscription obligatoire et partiale amenant à la levée de 300 000 hommes, et au sort réservé au clergé refusant de prêter serment à la constitution, il s'engage résolument dans l'opposition à partir de 1793 pour en devenir quelques années après, le généralissime des armées. Il s'oppose en fait à Napoléon (qui l'appelait par son prénom !), allié en cela aux deux généraux de la Révolution, Pichegru "le sauveur de la patrie" et Moreau, en l'accusant de vouloir remettre en place un régime dictatorial, tyrannique et absolu. Cette lutte implacable d'homme à homme, véritable duel sur une décennie ("La liberté est d'aller où n'est pas Bonaparte"), durera jusqu'à son exécution après un simulacre de procès le 25 juin 1804, sur la place de Grèves à Paris, où il mourra dignement après avoir refusé toute compromission et demande de grâce à "l'Empereur" Napoléon - "le bougre voudrait m'avilir avant de m'assassiner" - que celui-ci accorda d'entrée à tous les conjurés de la noblesse ! Le 18 mai 1804, Napoléon se proclamera empereur à vie, donnant raison à tous ses détracteurs. Un mausolée grandiose édifié à Kerléano, près d'Auray, dédié à Georges Kadoudal et à tous ses fidèles, rappelle son engagement absolu en faveur de la Bretagne et de son identité, son amour des bretons et son sacrifice honorable pour son idéal.  
















Son frère, Julien Kadoudal, barde de grande renommée, auteur de très nombreux chants et complaintes, dont les célèbres marches portant son nom, composées dans sa prison quelques heures avant sa mort et intitulées d'abord "Sonnen m'ami" - 'm'ami (mon ami étant son surnom populaire), mourra lui aussi dans des circonstances tragiques en 1801, tué en représailles de l'attentat de la rue St-Nicaise contre Bonaparte. Le général républicain Hoche fera exécuter ses assassins.
Enfin, plus proches de nous, les hommes célèbres du pays de Bourbriac, grands défenseurs de la culture bretonne, Joseph Kadoudal et le couple de sonneurs mythique des années 50, Etienne Rivoallan et Georges Kadoudal, dont plusieurs extraits musicaux de leurs disques ont été repris pendant des années comme génériques de Radio-Bretagne. Georges continue d'ailleurs encore à sonner un peu aujourd'hui. Références bibliographiques :
  • Jean-François CHIAPPE - Georges Cadoudal ou la liberté - Librairie Académique Perrin
  • Michel DENIS - Rennes, berceau de la liberté - Editions Ouest-France
  • Roger DUPUY - De la révolution à la chouannerie - Nouvelle bibliothèque scientifique - Flammarion
  • Emile MARCO DE SAINT-HILAIRE - Cadoudal, Moreau et Pichegru - Librairie Accadémique Perrin
  • Joseph MARTRAY - La bretagne dans la révolution française - Une passion déçue